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DU CANADA.

en déserts et nombre de peuple, il serait plus à propos de se contenter d’un seul syndic, dont il ordonna sur le champ la nomination.

Une assemblée publique eut lieu dans le mois d’août 1664, et Claude Charron fut élu à la pluralité des voix[1]. Cependant cette élection fut encore mise à néant par le conseil sous prétexte que la nomination avait mal satisfait le peuple, et le syndic élu ayant été prié de résigner, remit sa charge. Une nouvelle assemblée publique fut convoquée ; mais le parti de l’évêque, que le registre du conseil appelle une cabale, intimida le peuple au point qu’elle fut peu nombreuse et n’adopta aucune résolution. Le gouverneur en convoqua une autre par des billets adressés aux personnes non suspectes. L’élection se fit en sa présence. M. de Charny, prêtre[2], de la Ferté son beau-frère, et d’Auteuil, s’y opposèrent vainement et protestèrent.[3]

  1. Personnes présentes à l’assemblée : MM. de Repentigny, de Villiée, Chartier, Madry, de la Chenaye, Aubert, Lemire, Levasseur, Thierry de Lestre, Bertrand Chesnay, Kambert, Jacques Ratté, Charles Amiot de Villeneuve, Louis Sedillot, G. Fournier, G. Normand, N. Morin, N. Bonhomme, J. Chesnier, N. Gaudry, J. Marette, Sr. de Maure et P. Pelletin. Registre du conseil.
  2. Représentant l’évêque absent, dont le siége pouvait en ce cas occupé par un grand vicaire, ou par quelque autre ecclésiastique envoyé par le séminaire.
  3. Les feuillets du régistre d’où ces faits sont tirés, ont été bâtonnés par ordonnance de MM. de Tracy, Courcelles et Talon en 1666.