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DU CANADA.

emporté et ils périrent tous. Un des quatre Français qui restaient avec quelques Hurons lorsque l’ennemi pénétra dans l’intérieur de la place, voyant que tout était perdu, acheva à coups de hache ses camarades qui n’étaient que blessés, pour les empêcher de tomber vivans entre les mains du vainqueur.[1]

Le dévouement de Daulac et de ses intrépides compagnons, sauva le pays, ou du moins arrêta les premiers efforts de l’orage qui allait éclater sur lui, et en détourna le cours. En effet, les ennemis, dont la perte avait été très-considérable, furent si effrayés de cette résistance, qu’ils abandonnèrent une grande attaque qu’ils s’en allaient faire sur Québec, où la nouvelle de leur approche avait jeté la consternation. Leur projet était, après s’être emparé de cette ville, de mettre tout à feu et à sang dans le pays. Tous les couvens qui étaient de pierre à Québec furent fortifiés, percés de meurtrières, et armés. Une partie des habitans se retira dans les forts ; les autres mirent leurs maisons en état de défense. L’on se barricada de tous côtés dans la basse ville, où l’on posa plusieurs corps de garde. Toute la population était sous

  1. Relation des Jésuites.