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DU CANADA.

jusque dans le voisinage de Québec. Ils tuèrent M. Duplessis Bochart, gouverneur des Trois-Rivières et brave officier, dans une sortie qu’il faisait contre eux. Mais ils s’aperçurent bientôt cependant qu’ils n’auraient rien à gagner contre les Français. Ils prirent en conséquence le parti de demander la paix, qui fut signée et ratifiée en 1653 et 1654. Elle répandit une joie universelle parmi les Indiens, et ouvrit de nouveau les cinq cantons au zèle des missionnaires[1].

Cette paix en rendant libres toutes les communications, dévoila de nouveaux intérêts et fit naître de nouvelles jalousies. Les quatre cantons supérieurs, en faisant le commerce des pelleteries avec les Français, excitèrent l’envie des Agniers, voisins d’Orange, qui dès lors désirèrent la guerre, pour mettre fin à un négoce qu’ils regardaient comme leur étant préjudiciable. Pour des raisons contraires ceux-là ne voulaient pas rompre avec le Canada avec lequel ils pouvaient communiquer plus facilement qu’avec la Nouvelle-Belgique. Dans cet état de choses, la paix ne pouvait durer longtemps ; et les Agniers qui l’avaient signée malgré eux, n’attendaient qu’un prétexte pour se mettre en campagne ; ils le trouvèrent bientôt.

  1. Les PP. Lemoine, Chaumonot, Dablon, Lemercier, Mesnard, Fremin y évangélisèrent.