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HISTOIRE

touché de l’humilité de l’école contemplative, il choisit de préférence pour sa colonie, des moines de l’ordre de St.-François, parce qu’ils étaient, disait-il, sans ambition. Les Jésuites firent tant à la cour, qu’ils obtinrent ensuite de les remplacer ; et, quelque soit le motif qui les fit agir, il n’est pas douteux que leur influence fut d’un grand service à Champlain. Plus d’une fois les rois de France, sur le point d’abandonner la colonie, en furent empêchés principalement par des motifs de religion ; et dans ces momens-là, les Jésuites, intéressés au Canada, en secondèrent puissamment le fondateur.

Champlain avait une belle figure et un port noble. Une constitution vigoureuse le mit en état de résister à toutes les fatigues de corps et d’esprit qu’il éprouva dans sa rude carrière. Il traversa l’Atlantique plus de vingt fois, pour aller défendre les intérêts de Québec à Paris. En perdant Henri IV, deux ans après la fondation de cette colonie, il perdit un ami et un bon maître, qu’il avait fidèlement servi, et qui lui aurait été d’un grand secours.

On lui donna pour successeur M. de Montmagny, chevalier de Malte, qui résolut de marcher sur les traces de son prédécesseur.

L’établissement de la compagnie des cent associés avait fait tant de bruit, que les Hurons en avaient conçu les plus vastes espérances.