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DU CANADA.

ses contrées de la N.-France, sans le secours presque d’un seul soldat, et par le seul moyen des missionnaires et d’alliances contractées à propos. Il a été blâmé de s’être déclaré contre les Iroquois ; mais l’on ne doit pas oublier que la guerre existait entre les Indigènes lorsqu’il arriva dans le pays, et qu’il ne cessa jamais de faire des efforts pour les maintenir en paix. Sa mort fut un grand malheur pour les Hurons, qui avaient beaucoup de confiance en lui, et qu’il aurait peut-être arrachés à la destruction qui vint fondre sur eux peu de temps après.

On lui a reproché aussi de ne pas s’être imposé de suite comme médiateur entre les parties belligérantes. Mais on oublie qu’il était impossible alors de forcer les Indigènes à reconnaître une suprématie ; il fut obligé de subir les conséquences des événemens qu’il ne pouvait maîtriser, dans l’intérêt de la conservation de son établissement.

Comme écrivain, il ne peut être jugé avec sévérité. Ce n’est pas dans un marin du 17e siècle, que l’on doit chercher un littérateur élégant. Mais on trouve en lui un auteur fidèle et un observateur judicieux et attentif, rempli de détails sur les mœurs des Sauvages et la géographie du pays. Il était bon géomètre. L’esprit naturellement religieux, et