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HISTOIRE

cette ville à M. de Caen, conformément au traité de St.-Germain-en-Laye, en 1632. La compagnie des cent associés ne s’en mit en possession cependant que l’année suivante. Champlain, nommé de nouveau gouverneur, arriva avec une escadre richement chargée, et débarqua en Canada, où il trouva tout comme il l’avait laissé ; il reprit l’administration comme après une absence ordinaire. Une garde de soldats armés de piques et de mousquets, entra tambour battant dans le fort St.-Louis, qui fut remis à M. du Plessis Bochard.

Voyant le peu d’efforts que la France avait faits pour défendre ce pays, il chercha suivant son ancien système, à s’attacher plus étroitement que jamais les populations indiennes, surtout les Hurons. Il leur envoya des missionnaires pour leur porter l’Évangile. Ces missionnaires étaient les Jésuites, qui avaient remplacé les Récollets, exclus sous prétexte que, dans une nouvelle colonie, ces moines mendians sont plus à charge qu’utiles.

En même temps que la cour donnait des ordres très stricts pour défendre l’exercice de tout autre culte que du culte catholique, elle n’envoyait que des colons industrieux et de bonnes mœurs. De cette manière l’émigration se composa ou d’ouvriers utiles, ou de personnes de bonne famille, qui