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HISTOIRE

l’exposait à la porte de sa hutte ses armes à côté de lui. Quelqu’un de sa famille célébrait ses exploits à la chasse et à la guerre. Dans quelques tribus les femmes pleuraient, dansaient et chantaient incessamment.

Au bout d’un certain temps, les amis procédaient à l’inhumation du corps, qui était placé assis dans une fosse profonde et tapissée de fourrures. Ils lui mettaient une pipe à la bouche, et l’on disposait devant lui son casse-tête, son manitou ou dieu pénate, et son arc tout bandé. On le recouvrait de manière à ne pas le toucher. On plantait ensuite une petite colonne sur sa tombe, à laquelle on suspendait toutes sortes d’objets pour manifester l’estime que l’on avait pour le défunt. Quelquefois on y mettait son portrait taillé en bois,[1] avec des signes indicatifs de ses hauts faits. Cette figure s’appelait Tipaiatik, ou ressemblance du mort.

Ceux qui mouraient en hiver ou à la chasse, étaient exposés sur un grand échafaud dressé dans la forêt, en attendant le printemps, ou qu’on les rapportât dans leur village pour les y enterrer.[2] Ceux qui mouraient à la guerre étaient brûlés, et leurs cendres ramassées soigneusement pour être déposées avec celles de

  1. Relation des Jésuites, Lallemant. (1646)
  2. Relation des Jésuites (1653).