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DU CANADA.

trées plus ou moins reculées, et venaient quelquefois se montrer aux missionnaires et aux trafiquans européens sur les bords des lacs pour se renfoncer ensuite dans les forêts et ne plus reparaître ; tandis que d’autres également inconnues venaient à main armée prendre la place de plus anciennes, qui étaient forcées de reculer et d’abandonner leur territoire.[1]

Il serait impossible de pouvoir établir aujourd’hui quelle était la population indienne de la Nouvelle-France à l’époque de l’apparition de Cartier. Si l’on en jugeait d’après la variété des tribus, on serait porté à croire qu’elle était considérable ; mais des calculs sur lesquels on peut se reposer avec confiance, la réduisent à un chiffre peu élevé. Les tribus sauvages ne sont jamais nombreuses. Quelques voyageurs s’en laissèrent d’abord imposer à cet égard par le langage métaphorique de ces peuples, qui étaient d’ailleurs accoutumés à regarder une bourgade de 1000 âmes, comme une ville considérable, et qui ne pouvaient encore indiquer ce nombre que par une expression figurée. C’est

  1. Les recherches intéressantes de M. Gallatin, intitulées : A synopsis of the Indian Tribes contiennent de grands détails sur les diverses nations sauvages de l’Amérique septentrionale ; elle se trouvent dans le 2e. vol. des Transactions of the American Antiquarian Society.