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HISTOIRE

et devient plus commun à mesure que l’on approche du Détroit.

Dans le Bas-Canada, l’hiver commence vers le 25 novembre à Québec et dure jusque vers le 25 avril, que l’on reprend les travaux des champs ; et la neige qui demeure sur la terre de 5 mois à 5 mois et demi, et quelquefois plus, atteint une hauteur de trois à quatre pieds dans les bois. À Montréal l’hiver dure 3 à quatre semaines de moins, et il y tombe aussi moins de neige. Enfin dans la partie méridionale du Haut-Canada l’hiver est beaucoup plus court ; les traîneaux n’y servent que deux mois, et souvent moins, pendant que l’usage en est général dans le Bas cinq mois et plus.

Mais partout dans cette vaste contrée, sous le ciel rigoureux du Bas-Canada, ou sur les bords plus favorisés du Haut, l’air est salubre et agréable en été. L’excès du froid sur le bas St-Laurent paraît dû, moins à la hauteur de sa latitude, qu’à l’absence de montagnes très-élevées du côté du nord, et au voisinage de la baie d’Hudson dans laquelle les vents du pôle s’engagent pour venir déborder dans les régions de ce fleuve, en même temps qu’ils y arrivent saturés d’humidité et de froid des mers du Labrador. Cela paraît d’autant plus vraisemblable qu’à l’ouest des Alléghanys, le nord-est est plutôt sec qu’humide, parceque, dit