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HISTOIRE

les limites des contrées qui les portaient, étaient incertaines et presque toujours confondues par les différentes nations : de là naquit la confusion qui, dans la suite, enfanta tant de difficultés entre la France, l’Angleterre et l’Espagne au sujet des frontières de leurs colonies.

Vers le commencement du dix-septième siècle le nom de Nouvelle-France fut donné à l’immense contrée qui embrassait le Canada, la baie d’Hudson, le Labrador, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et une portion des États-Unis.[1] À cette époque la péninsule de la Nouvelle-Écosse commença à porter le nom de Cadie ou Acadie ; et celui du Canada fut conservé au pays que nous habitons, mais avec des bornes beaucoup plus étendues dans toutes les directions.

La Nouvelle-France, avant la découverte du Mississipi, à la vallée duquel ce nom s’étendit ensuite, embrassait donc tout le bassin du St.-Laurent et tout celui de la baie d’Hudson. Ce dernier fleuve qui a plus de sept cents lieues

  1. Lescarbot lui donne une bien plus grande étendue. « Notre Nouvelle-France, dit-il, a pour limites du côté d’ouest les terres jusqu’à la mer dite Pacifique au-deçà du tropique du Cancer ; au midi les îles de la mer Atlantique ; au levant la mer du Nord ; et au septentrion cette terre qui est dite inconnue, vers la mer glacée jusqu’au pôle Arctique. » Mais ces limites étaient plus imaginaires que réelles, puisque l’on ne connaissait pas alors même la vallée entière du St.-Laurent.