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HISTOIRE

Une association revêtue d’aussi grands priviléges, et formée de tant de personnes riches et puissantes, ayant pour chef le premier ministre du roi, réveilla les espérances de tous les amis des colonies. En effet le succès ne parut plus douteux. Elle prit sur le champ des mesures pour secourir Québec, menacé de la famine. Plusieurs navires furent équipés et mis sous les ordres de Roquemont, l’un des associés. Quantité de familles et d’ouvriers, pleins d’espoir et de courage, s’embarquèrent pour le Canada avec des provisions de toute espèce. Cet armement mit à la voile en 1628 ; mais il ne devait pas parvenir à sa destination.

Après la destruction de Port-Royal par Argall, les Anglais abandonnèrent l’Acadie. Ce ne fut que huit ans après, en 1631, que le chevalier Guillaume Alexander, obtint de Jacques I la concession de cette province pour y établir des Écossais. Cette concession embrassait tout le pays situé à l’est d’une ligne tirée depuis la rivière Ste.-Croix jusqu’au fleuve St.-Laurent, dans la direction du nord. Cette contrée reçut le nom de Nouvelle-Écosse. C’est ainsi que l’on donna naissance à la confusion qui causa tant de difficultés dans la suite entre la France et l’Angleterre, l’une soutenant que la Nouvelle-Écosse et l’Acadie étaient deux noms qui désignaient une seule et même province ;