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DU CANADA.

aient fondé un établissement. Il fit la même chose pour la Nouvelle-France. Ainsi les colonies retombaient encore sous le monopole. Le gouvernement ne faisant rien pour elles, il fallait donner des avantages commerciaux aux compagnies qui se chargeaient de les peupler. D’ailleurs « c’était l’usage d’un temps où la navigation et le commerce n’avaient pas encore assez de vigueur pour être abandonnés à la liberté des particuliers. »

Instruit par les représentations de Champlain de l’état du Canada, il jugea que, pour donner l’essor à cette colonie qui languissait dans son berceau, et la faire progresser, il était nécessaire de former une compagnie puissante et qui eût un grand capital, parceque l’expérience du passé, en France et ailleurs, avait appris que la classe des émigrans n’était pas en état, par ses seules ressources et sans secours étrangers, de se transporter en Amérique, d’y ouvrir des terres et d’attendre le moment où elles lui fourniraient de quoi subsister.

En outre, les difficultés nombreuses qui s’élevaient tous les jours entre le pouvoir politique et les sociétés qui exploitaient les colonies, le déterminèrent à y établir une seule autorité afin d’éviter des collisions fâcheuses, personne plus que lui ne sentant l’importance de l’unité de pouvoir et d’action. Pour parer donc à ces