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DU CANADA.

continuel de disputes entre les négocians qui y étaient engagés, ou entre ces négocians et le gouvernement. La société formée entre Rouen et St.-Malo en 1616, avait été supprimée par le roi, faute par elle d’avoir rempli ses obligations relativement à la colonisation du pays ; et une nouvelle association s’était, à ce qu’il paraît, organisée avec les frères de Caën à sa tête. Il s’éleva aussitôt des procès entre l’ancienne et la nouvelle compagnie au sujet de réclamations litigieuses. Le tout fut porté devant le conseil du roi, et se termina par la réunion des deux sociétés.

Il est souvent difficile de démêler la complication des sociétés commerciales qui exploitaient alors la colonie ; mais il importe peu qu’elles fussent composées de tels ou tels hommes, portassent tels ou tels noms, ou eussent telles ou telles obligations à remplir envers elle ; il suffit de savoir que toutes elles se ressemblaient sous un point, c’est-à-dire, qu’elles ne faisaient rien ou presque rien pour le Canada. Elles n’avaient pas fait défricher un seul arpent de terre ; et il est constant qu’elles regardèrent, en Canada comme en Acadie, l’établissement du pays comme destructif de la traite.[1]

  1. Voir ce que M. Denis dit sur la conduite de d’Aunay en Acadie : Description de l’Amérique Septentrionale, chap. III.