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DU CANADA.

moyens pour les continuer, ayant même eu de la peine à subvenir aux dépenses de la colonie dans le temps qu’il était en possession du monopole de son commerce. Il fallut donc songer à adopter un nouveau système ; et Champlain, après en avoir conféré avec lui à Pons, travailla à former une nouvelle compagnie et à mettre le Canada sous la protection de quelque grand personnage de la nation, comme le moyen le plus propre à lui assurer les dispositions favorables de la cour. L’exemple de l’influence de la marquise de Guercheville dans les affaires de l’Acadie, lui semblait prouver la nécessité d’une pareille protection, à laquelle la couronne montrait beaucoup d’égards, pour récompenser sans doute et encourager la fidélité de la noblesse, avec laquelle elle voulait se mettre en faveur comme elle faisait avec le clergé.

Charles de Bourbon, comte de Soissons, se chargea à sa prière des intérêts du Canada. Il s’en fit nommer par la régente lieutenant-général à la place de M. de Monts, et choisit Champlain pour son lieutenant, par ses lettres du mois d’octobre 1612. À peine cette commission était-elle signée que ce prince mourut. Ce capitaine allait retomber dans son premier embarras, lorsqu’heureusement le prince de Condé accepta la charge vacante par la mort