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DU CANADA.

rêts trop puissans s’y opposaient pour qu’il pût réussir. Néanmoins ses associés ne l’abandonnèrent pas encore tout à fait après cet échec, espérant pouvoir dans la concurrence générale retirer des pelleteries de quoi couvrir les dépenses de la colonie naissante. Le Gendre et Collier furent ceux qui secondèrent son zèle avec le plus d’ardeur. Il put, grâce à leur appui, expédier dans le printemps (1610) deux navires sur l’un desquels revint Champlain, qui trouva les habitans de Québec dans les dispositions les plus encourageantes, la santé publique ne s’étant pas un instant altérée, et la récolte ayant produit abondamment de manière à répondre aux espérances les plus ambitieuses.

Les Indigènes attendaient son retour avec impatience pour entreprendre une nouvelle expédition contre leurs ennemis qu’ils ne craignaient plus maintenant d’aller attaquer chez eux. À peine donc fut-il débarqué et eut-il donné ses ordres, qu’il partit pour se mettre à la tête de leur armée réunie à l’embouchure de la rivière Richelieu.

On ne marcha pas longtemps sans rencontrer les Iroquois que l’on croyait bien plus loin. Ils s’étaient fortement retranchés pour se mettre à l’abri des armes meurtrières des Européens, dont ils avaient vu l’effet au combat de l’année précédente, et ils repoussèrent leurs assaillans