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HISTOIRE

tions que leurs adversaires, auxquels ils durent cependant céder le pas dans les plantations comme ailleurs, depuis l’avènement de Marie de Médicis aux affaires. L’intérêt du pays fut ainsi sacrifié à la dévotion sublime, mais outrée du 17e siècle.

Les dissensions ne tardèrent pas à éclater en Acadie. Les Jésuites, agissant au nom de celle qui les y avait envoyés et maintenus, firent saisir les vaisseaux de Poutrincourt ; il s’en suivit des emprisonnemens et des procès qui le ruinèrent, et réduisirent les habitans de Port-Royal auxquels il ne put envoyer des provisions, à vivre de glands et de racines durant tout un hiver .

La marquise de Guercheville se retira alors de la société, et avisa aux moyens d’établir les Jésuites ailleurs. Champlain fit tout ce qu’il put pour l’engager à se lier avec de Monts ; mais elle refusa constamment de s’associer avec un calviniste. Au reste les Jésuites espéraient peut-être former en Acadie un établissement semblable à celui qu’ils avaient déjà dans le Paraguay, et qui fût entièrement sous leur contrôle ; mais leur tentative eut les suites les plus funestes.

Leur protectrice fit armer à ses frais un vaisseau à Harfleur, dépense à laquelle la reine-mère voulut bien contribuer ; et de la