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HISTOIRE

pendant ce temps-là, il donna sur le champ sa commission à Pierre Dugua, sieur de Monts, de la province de Saintonge, gentilhomme ordinaire de sa chambre et gouverneur de Pons, avec le privilège exclusif de faire la traite depuis le cap de Raze, en Terreneuve, jusqu’au 50e degré de latitude nord. Les Huguenots eurent la liberté de professer leur religion dans les colonies qu’on établirait tout comme en France ; mais les Indigènes devaient être instruits dans la foi catholique.

On attendait beaucoup des talens et de l’expérience de M. de Monts, qui avait toujours montré un grand zèle pour la gloire de son pays.

La société formée par son prédécesseur fut continuée et même augmentée par l’adjonction de plusieurs marchands de la Rochelle et d’autres villes du royaume. Cet accroissement permit de faire un armement plus considérable qu’à l’ordinaire. Quatre vaisseaux furent donc équipés, dont un pour faire la traite à Tadoussac ; un autre pour visiter les côtes maritimes de la Nouvelle-France et saisir les bâtimens qui trafiqueraient avec les Sauvages en contravention à la défense du roi ; et les deux derniers pour transporter les colons et chercher un lieu propre à leur établissement. Nombre de gentilshommes et d’hommes de métier s’embarquèrent sur ces navires avec quelques soldats.