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SIM-TCHEN

terre, par la route brillante d’un arc-en-ciel, et la déposa dans le jardin du roi.

Sim-Tchen dormait. Elle rêvait que sa mère lui prophétisait :

« Tu seras reine. »

À son réveil, elle vit venir vers elle le jeune roi, une fleur merveilleuse entre les mains :

« Qui es-tu ?

— Je l’ignore. » Et Sim-Tchen disait vrai. Elle avait oublié la terre.

« Je n’ai jamais rencontré femme aussi belle que toi ! dit le roi. Tu seras mon épouse. »

Après le mariage, Sim-Tchen se souvint qu’elle avait habité autrefois sur la terre. Elle se rappela son père et raconta tout à son mari.

Si la mémoire lui était revenue avant la noce, elle n’aurait pas été reconnue reine par la loi, car elle était d’humble origine.

Mais maintenant tout était accompli. Le roi fit chercher le vieillard.

Lorsqu’elle vit paraître son père, la reine fut remplie de joie et demanda :

« As-tu toujours joui de la vue ?

— Non, répondit Sim-Poissa. J’étais aveugle, mais ma fille s’étant sacrifiée pour moi, j’ai recouvré la vue. »

Alors la reine se mit à pleurer et dit :

« Je suis ta fille. Ne me reconnais-tu pas au son de ma voix ? »