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LE DEVIN

Toutebi se rendit chez Tori, il lui répéta ce qu’il venait de dire à son père, et lui indiqua l’endroit où le sabre était caché.

Le père de Toutebi fit venir Tori et lui demanda :

« Peux-tu deviner où est mon sabre » ?

Tori répondit :

« Oui ! »

Et il désigna la cachette.

Le père de Toutebi lui remit une forte somme d’argent et lui promit sa protection.

Peu de temps après, le sceau de l’empereur de Chine disparut et celui-ci écrivit au roi de Corée pour lui demander de lui envoyer son devin, s’il en avait un.

Le père de Toutebi parla de Tori à son souverain.

« Il faut d’abord le mettre à l’épreuve », dit le roi de Corée.

Lorsque Tori eut été amené devant lui, le monarque lui demanda en désignant un coffret fermé :

« Devine ce qu’il a là-dedans !

— Oh ! Toutebi ! soupira Tori d’un ton de reproche.

— Tu dis juste. C’est bien un crapaud, répondit le roi. Et il montra aux personnes présentes le crapaud enfermé dans le coffret.

— Tu es l’homme qu’il nous faut », ajouta le souverain. Et il ordonna à Tori de se rendre auprès de l’empereur de Chine.

« Cette fois je suis perdu, pensa Tori en chemin. L’empereur de Chine me fera trancher la tête. Ah ! Toutebi ! tu m’as rendu un singulier service » !