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LE SERMENT

de vivre chez son mari. Il la garda chez lui pendant trois ans encore.

Et pendant trois ans, Vonléï ne fit que laver sa robe de noce qui devint aussi fine qu’une toile d’araignée.

Au bout de trois ans, le mari vint la chercher et l’emmena dans sa maison.

Comme ils passaient devant le tombeau de Jan-Boghi, un oiseau vert perché sur un arbre se mit à gazouiller une douce chanson, et la chanson fit monter un peu de rouge aux joues pâles de Vonléï, à ses joues pâles depuis trois ans.

Elle arrêta son cheval et dit à son mari :

« C’est le tombeau de mon frère (et pour le prouver, elle montra le fragment d’étoffe où le nom de Jan-Boghi était tracé en lettres de sang) permets-moi de prier pour lui selon nos lois. »

Le mari acquiesça au désir de sa femme.

En s’approchant du tombeau, Vonléï dit :

« Maintenant que j’ai accompli la volonté de mon père, ouvre-toi, tombeau, et laisse-moi aller vers celui que seul j’aime et aimerai éternellement. »

Le tombeau s’ouvrit, Vonléï y pénétra et le tombeau se referma.

Le mari essaya bien de la retenir par sa robe, mais la mince étoffe se déchira comme une toile d’araignée.

« Tu ne resteras quand même pas couchée à côté de lui, » dit le mari.

Il creusa la tombe, où il trouva des ossements qu’il dispersa, mais les os se rassemblèrent de nouveau ; il