— Non… vous exagérez… cinq, tout au plus… Encore faudrait-il prouver que c’est moi qui ai volé le diamant… Comme on le trouverait sur vous et non sur moi, je vous laisserais, soyez-en sûr, toute la responsabilité de cette affaire… Vous seriez donc accusé de vol… et cela viendrait s’ajouter aux autres… peccadilles que l’on peut avoir à vous reprocher.
— Mon cher Pipe, grinça mon associé, vous êtes une petite canaille…
— Ah ! vous croyez ?
Manzana haussa les épaules et se contenta de murmurer :
— Quand notre affaire sera terminée, je vous assure que je ne tarderai pas à vous lâcher.
— Et moi donc !… malheureusement, je crains que nous ne soyons encore obligés de vivre assez longtemps ensemble… Mais trêve de sots compliments, voici un marchand d’antiquités à qui nous pourrions, je crois, offrir quelques-uns de nos objets… La boutique est d’apparence modeste, l’homme que j’aperçois dans l’intérieur m’a l’air d’un brave type… entrons…
— Non… non… répondit Manzana… pas ici…
— Et pourquoi ?
— Je vous le dirai plus tard…
— Si nous continuons, nous allons nous promener toute la journée avec nos paquets… Il est déjà midi et demi et je commence à avoir faim…
— Nous ne tarderons pas à trouver un autre marchand.
— Soit… vous ne direz pas que je ne suis point conciliant.
Vingt minutes plus tard, nous entrions dans une boutique de bric-à-brac située en bordure d’un terrain vague. Le gros homme qui nous reçut nous décocha, dès l’entrée, un petit coup d’œil malicieux.
— Ah ! ah ! dit-il, ces messieurs ont sans doute quelque