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VIII

Où je reprends enfin l’avantage

Je rapprochai du divan la chaise sur laquelle j’étais assis à califourchon, et dis à Manzana qui s’était soulevé sur son coude et me regardait anxieux :

— Pour entreprendre le voyage en Hollande dont je vous ai parlé, il nous fallait environ deux mille francs, mais puisque nous avons décidé de passer en Angleterre, nous pouvons nous contenter d’une somme plus modeste… Nous verrons là-bas, à nous arranger… J’ai d’ailleurs quelques amis à Londres, et ils ne demanderont certes pas mieux que de m’obliger… Pour le moment, il nous faudrait au minimum trois cents francs…

— Vous croyez ?

— Oui…

— Mais au point où nous en sommes, mon cher Pipe, trois cents francs sont aussi difficiles à trouver que deux mille…

— Ce n’est pas mon avis…

— Vous verriez donc une combinaison ?

— Oui…

— Mon cher Pipe, vous êtes vraiment un homme de ressource…

— Trêve de compliments, vous n’en pensez pas un mot…

— Je vous assure…

— Allons droit au but… Tout à l’heure, vous parliez de vendre les meubles de cet appartement, mais je vous