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mémoires d’un cambrioleur

— Cela n’a aucune importance… le principal, c’est que je trouve un acquéreur…

— Bah ! des acquéreurs, vous en trouverez tant que vous voudrez, mais vous oubliez qu’il y a un concierge dans la maison.

— Nous éloignerons le concierge sous un prétexte quelconque.

— Mais avant de vous régler le montant de la vente que vous lui aurez consentie, l’acheteur prendra des renseignements… il voudra savoir si les meubles vous appartiennent réellement… Non… croyez-moi, si c’est tout ce que vous avez trouvé…

— Voyez-vous une autre combinaison ?

— Pour le moment, non… mais peut-être qu’en réfléchissant…

— Ne pourrait-on faire scier le diamant par un ouvrier lapidaire à qui on promettrait une forte récompense ? Est-il nécessaire d’aller en Hollande ?

— Oui… car en Hollande, je vous l’ai déjà dit, j’ai un ami sur lequel je puis compter… Il ne me dénoncera pas, celui-là.

— Oui, je vois… vous vous entendrez avec lui… et je serai roulé.

— Alors, rendez-moi mon diamant.

— Quant à ça, non, par exemple… je l’ai, je le garde…

— Pas pour vous seul, je suppose ?

— Bien sûr… bien sûr… Ah ! tenez, mon cher Pipe, excusez-moi, je perds la tête. Voyons… raisonnons… vous êtes sûr que nous ne pouvons pas nous débarrasser de notre pierre, en la vendant, même au rabais, à quelque courtier marron ?

— Impossible.

— Cependant, il y a des gens qui se prêtent à ce genre d’affaires ?

— Oui, mais un courtier marron, comme vous dites, ne dispose pas de deux ou trois millions…