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VI

le tout est de s’entendre

La partie était engagée… On conviendra qu’elle était délicate. Mon interlocuteur avait un revolver… J’étais donc à sa merci. Comment allais-je me tirer de là ? Je ne pouvais compter que sur mon seul talent de persuasion… Arriverais-je à convaincre l’homme que j’avais en face de moi et surtout à lui faire accepter la combinaison que j’allais lui proposer ? Je serais obligé de lui montrer mon diamant, et comme il était le plus fort, il pouvait chercher à me l’enlever, mais j’étais résolu à tout… même à me faire tuer pour défendre mon bien.

— Voulez-vous, dis-je, allumer la lampe qui se trouve sur votre bureau ?

Mon adversaire tourna le commutateur et une éblouissante clarté se répandit sur la table.

M’approchant alors, je tirai de la poche de mon gilet le petit sac en peau dans lequel était enfermé mon trésor.

— Voici, dis-je, une fortune de plusieurs millions.

Et je fis scintiller le diamant sous la lampe.

L’homme brun ouvrait des yeux larges comme des soucoupes ; il devait se connaître en pierres précieuses, je vis cela tout de suite, car il eut une exclamation de surprise, puis, se tournant vers moi :

— Où avez-vous eu cela ? demanda-t-il.

— Peu importe, répondis-je… Ce diamant est-il vrai ou faux ?