ver, mais sans me laisser intimider par ce geste, je repris avec plus de force :
— Oui… riche à millions et si vous voulez me promettre de ne rien tenter contre moi, je vais vous le prouver à l’instant. Il ne faut pas se fier aux apparences… Je sais que tout m’accuse, mais quand vous saurez pourquoi je tenais tant à m’introduire chez M. Bénoni, vous comprendrez tout… Il y a dans la vie…
— Au but… et vivement…
— J’y arrive, mais d’abord acceptez-vous mes conditions ?
— Cela dépend…
— Il faut que je sois fixé… car si vous refusez, je n’ai aucune raison de vous révéler mon secret…
— Cinq cent mille francs, avez-vous dit ?
— Oui, cinq cent mille francs…
— Comptant ?…
— Presque…
— Oui, je vois, vous cherchez à me monter le coup…
— Je vous jure que je dis la vérité.
L’homme brun me regardait fixement et je voyais bien que l’affaire l’intéressait.
— Écoutez, lui dis-je… vous êtes un gentleman… moi aussi, quoique toutes les apparences soient contre moi.
— En effet… un gentleman qui a sur lui un trousseau de fausses clefs et qui crochette les serrures…
— Ce n’était pas la vôtre que je voulais crocheter… bref… puisque le hasard m’a jeté entre vos mains, je suis prêt à vous acheter ma liberté… Cinq cent mille francs… acceptez-vous ?
— Oui, si vous payez immédiatement.
— Bien, alors nous allons nous entendre…