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mémoires d’un cambrioleur

mis de s’y rendre, ne s’était-elle pas ravisée à Southampton, au moment de s’embarquer ?

Mais non, cela était impossible.

Il y avait trop de sincérité, trop d’amour dans son regard, lorsque nous nous étions séparés. D’ailleurs, ne désirait-elle pas échapper à ce Bill Sharper et à cet horrible Manzana qui la terrorisaient ?

Je résolus donc de m’établir momentanément à Montmartre. C’est un quartier que j’ai toujours aimé. On y rencontre des artistes, des littérateurs et de jolies femmes… et l’on n’y voit point de ces bourgeois stupides qui s’offusquent de tout et se calfeutrent dans leurs appartements à partir de neuf heures du soir. Montmartre est le quartier de la joie, de l’esprit… et on y travaille aussi, quoi qu’en disent certains grincheux qui ont peiné toute leur vie pour n’arriver à rien.