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XXII

où tout commence à s’arranger

Cependant, mon arrivée à Gibraltar avait déjà été signalée. Les douaniers avaient jasé, et le chef de police me faisait surveiller.

Partout où j’allais, ma valise à la main, je voyais, derrière moi, un grand escogriffe, chaussé de sandales à semelles de paille. Je résolus de le semer, et y parvins assez facilement, puis je me réfugiai dans un café où se trouvaient réunis une dizaine de soldats anglais. J’y demeurai jusqu’à la nuit tombante, et réussis à m’embarquer dans la dernière vedette qui fait le service entre Gibraltar et Algésiras.

À onze heures du soir, j’étais de nouveau à Cadix… Je pris une chambre dans un quartier populeux et, le lendemain, dès le lever du soleil, je sortais, ma valise à la main.

Cadix est, ma foi, une fort jolie ville. Ses maisons badigeonnées de nuances claires sont plaisantes à voir, et je me suis laissé dire que ses habitants sont réputés pour leur amour du plaisir, leur vivacité, leur talent de repartie et aussi leur élégance… Le port est en relations d’affaires avec le monde entier et expédie surtout en Angleterre de nombreux minerais.

Cette ville m’a beaucoup plu, et il est possible que j’y revienne un jour, avec Édith…

Pauvre Édith ! qu’était-elle devenue ?