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XXI

nouvelles inquiétudes

Au lieu de me diriger vers la cuisine où m’attendait ce pauvre Zanzibar, je montai sur le pont par l’escalier du panneau arrière, m’engageai sur la passerelle, et quittai pour toujours le Sea-Gull.

Libre ! j’étais libre !… Libre avec cent cinquante mille livres en poche… et un diamant qui en valait bien autant… J’étais certainement, à l’heure actuelle, l’homme le plus riche de Santa-Cruz.

À peine sorti du Sea-Gull, j’allai m’installer sur un petit promontoire situé à gauche du port.

De cet endroit, j’apercevais très distinctement le bassin où était encore amarré le bâtiment du capitaine Ross. Je voyais les hommes courir sur le pont et procéder à l’appareillage. Le Sea-Gull allait sortir sans se faire remorquer. On avait déjà hissé les focs et la voile d’artimon.

Une demi-heure s’écoula, puis une heure…

La goélette était toujours à quai, et la passerelle n’avait pas encore été enlevée.

Que se passait-il donc ?

Les Stone auraient-ils parlé ? Non. Cela était impossible… Ils avaient tout intérêt à se taire… Alors ?… Peut-être s’était-on aperçu de mon absence et le capitaine me faisait-il rechercher ? Je ne vivais plus…

Enfin, les ailes blanches du Sea-Gull battirent au vent, et il glissa lentement le long du quai… Il allait prendre