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mémoires d’un cambrioleur

Ces gens, après tout, avaient été bons pour moi, ils me considéraient comme leur ami, et je les avais trahis.

Oh ! argent ! maudit argent ! quelles vilenies tu nous fais parfois commettre !

Les malles étaient vides… Pickmann ou du moins Richard Stone tourna vers moi une pauvre figure décomposée :

— Voyez… il n’y a rien, dit-il.

— Bon… les valises, maintenant…

Les sanglots de la femme redoublèrent. Richard Stone, toujours à genoux sur le parquet, demeurait immobile.

— Eh bien !… avez-vous entendu… répétai-je, vos valises !

— Je n’en ai qu’une… elle contient seulement des papiers sans importance.

— Ouvrez-la.

Le malheureux se mit debout. En chancelant, il se dirigea vers un coin de la pièce, et faisant glisser un rideau sur sa tringle, découvrit un petit réduit qui servait de cabinet de débarras. Il y avait là une valise toute neuve, une de ces valises en pégamoïd comme en ont les gens modestes qui vont en villégiature dans les « petits trous pas chers ».

Cependant Richard Stone ne parvenait pas à l’ouvrir. Je lui donnai un coup de main et arrivai assez facilement à faire jouer la serrure récalcitrante l’habitude !…

— Je vous l’avais bien dit, murmura le malheureux Stone… elle ne contient que des papiers… et des faux-cols sales.

— C’est bien… à l’autre…

— Quelle autre ?

— Mais votre mallette en peau de porc.

Stone devint blême… sa bouche s’agita comme s’il mâchait du caoutchouc… Quant à sa femme, elle se laissa glisser de son fauteuil, et s’agenouilla en bégayant :

— Oh ! Colombo !… pardon… monsieur Allan Dickson,