Pickmann se retint à un meuble pour ne pas tomber… Il voulut parler, mais les mots s’étranglèrent dans sa gorge…
Ce fut sa femme qui, la première, parvint à articuler quelques paroles :
— Colombo… mon petit Colombo… Voyons… vous voulez plaisanter… vous savez bien que nous sommes d’honnêtes gens..
— Richard Stone, répétai-je… au nom du Roi, je vous arrête…
Pickmann se ressaisit :
— D’abord, pourquoi m’appelez-vous Richard Stone ?… mon nom est Pickmann…
— Richard Stone, répliquai-je (et j’appuyai sur les syllabes), inutile de nier… je sais tout… C’est vous le voleur de la Banque d’Angleterre… Je vous ai reconnu, quand vous vous êtes embarqué à Southampton… J’avais en poche votre signalement ainsi que celui de votre maîtresse…
— Pardon, se récria la femme, je suis l’épouse légitime de M. Pickmann.
Je crus inutile de répondre… Posant ma main gauche sur l’épaule de Richard Stone, je repris, en enflant la voix :
— Préparez-vous à me suivre… Mais auparavant, veuillez me remettre les clefs de vos malles…