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retiré des affaires

un ami, nous pouvons tout vous dire… Eh bien !… cet homme est un de nos parents…

— Ah !

— Oui… un affreux gredin qui nous a joué des tours pendables, et qui veut aujourd’hui s’emparer de notre fortune… Il est capable de tout, même de nous assassiner…

— Ne craignez rien… Je suis là.

— Ne pourriez-vous, demanda Pickmann, le faire expulser du bateau par le capitaine ?… Si Maître Ross arrive à nous en débarrasser, d’une façon ou d’une autre, il y a mille livres pour lui.

— Non… c’est moi qui vous en débarrasserai…

— Oh ! mon cher Colombo… que vous êtes gentil !… Alors, les mille livres seront pour vous… Je vous le promets… Voulez-vous un acompte ?

— Non… j’ai confiance en vous.

— Et comment nous en débarrasserez-vous ?

— Mais d’une façon bien simple… En lui faisant piquer une tête par-dessus bord.

Mme Pickmann se jeta dans mes bras, et me serrant à m’étouffer :

— À la bonne heure ! s’écria-t-elle… au moins vous, vous êtes un homme !

— Oui, approuva Pickmann… et un homme de décision… mais prenez garde… le gaillard est habile… Et que dira le capitaine quand il s’apercevra de la disparition de ce passager ?

— Soyez tranquille, je saurai m’y prendre… On croira à un accident… Il paraît que cet homme, qui reste tout le jour enfermé dans sa cabine, se promène, la nuit, sur le pont. Je me dissimulerai derrière le rouf et, au moment où il ne s’y attendra pas, je me précipiterai sur lui, et l’enverrai par-dessus le bastingage.

— C’est cela ! c’est cela ! fit Pickmann en battant des mains… par-dessus le bastingage… Ah ! décidément,