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retiré des affaires

moi… Je sais que Master Ross est votre chef et que vous lui devez obéissance, mais cet homme ne fera jamais pour vous ce que je suis disposé à faire… Il vous donne des gages ridicules, il abuse de vous…

Ici, Pickmann s’interrompit, cherchant ses mots, puis, il reprit :

— Entre le capitaine et moi, vous ne devez pas hésiter… Il est votre maître, mais moi, je suis votre ami… Dites-moi la vérité, toute la vérité, et je vous jure que ce que vous me confierez ne sera point répété… Master Ross vous a défendu de parler, n’est-ce pas ?…

— Je vous assure…

— Si… si, il vous a défendu de parler, il vous a intimidé, menacé, mais vous n’avez rien à craindre… vous pouvez tout me dire… Qu’il y ait un passager à bord, cela m’est égal, mais je veux le connaître…

— Je vous donne ma parole que personne ne se cache sur ce navire… on vous a mal renseigné… ou plutôt on a cherché, dans un but que je ne puis comprendre, à jeter le trouble dans votre esprit…

Pickmann parut très embarrassé.

— C’est bien, dit-il… mais, vous savez, vous ne m’avez pas convaincu…

— Je le regrette.

— Malgré tout, vous êtes encore mon ami, n’est-ce pas ?

— Pouvez-vous en douter ?

— Et… si, par hasard, vous appreniez qu’il se trame quelque chose contre moi, vous m’avertiriez, je suppose ?

— Je vous le promets.

— Bien, Colombo, merci !… Je vois que vous êtes un brave garçon et que je puis compter sur vous… Ouvrez l’œil, écoutez ce qui se dit… répétez-moi tout… un mot qui pour vous n’aurait aucune importance peut être pour moi une indication précieuse… Plus tard, vous comprendrez… Je ne vous en dis pas plus pour l’instant…