où les fameuses formalités de débarquement seraient le moins compliquées.
— Je crois, leur dis-je, que le Congo français serait assez sûr…
— Oh ! déclara Pickmann, pour rien au monde, je ne débarquerai au Congo… Je veux un pays civilisé où il y ait des distractions… Vous comprenez que si je me paye un voyage, ce n’est pas pour aller m’enterrer dans une région peuplée de nègres…
— Et le Cap… que diriez-vous du Cap ?
— Le Cap est une ville anglaise… et vous savez comme les Anglais sont formalistes.
— Alors le Japon ?
— Oh ! non… pas le Japon, s’écria Mme Pickmann…
— Ma foi, fis-je… je ne vois pas… alors… Où sommes-nous, maintenant ?
— Le capitaine disait tantôt que nous étions à proximité du golfe des Canaries.
— Eh bien… il n’y a qu’à dire au capitaine que vous avez changé d’avis et, qu’au lieu d’aller à Madagascar, vous préférez vous diriger sur le Brésil… Cela simplifiera même votre voyage.
— Oui, en effet, vous avez raison… c’est curieux que je n’aie pas songé plus tôt au Brésil… Hein ? qu’en dis-tu, Dolly ?
Mme Pickmann approuva mon idée.
— D’autant plus, reprit Pickmann, que du Brésil on peut se rendre facilement dans la République Argentine… Il faudrait tout de suite prévenir le capitaine…
— Si vous voulez, proposai-je, je vais aller le chercher ?
— Oui, c’est cela, Colombo, allez le chercher.
Quelques minutes après, j’étais devant Master Ross :
— Eh bien, qu’y a-t-il ?
— Capitaine, les passagers veulent vous parler.
La figure du gros homme se rembrunit…