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mémoires d’un cambrioleur

bien ! nous allons vous en donner, canaille… traître ! mouchard !… Oui, nous sommes fixés sur votre compte… vous êtes un « indicateur »… vous renseignez les détectives… on vous a vu faire vos confidences à Mr Allan Dickson… mais je vous préviens que vous êtes « filé »… que vous aurez continuellement quelqu’un à vos trousses retenez bien ceci si vous avez le malheur de revoir Allan Dickson… eh bien… nous vous saignerons comme un poulet… vous entendez… comme un poulet…

— Parfaitement, grinça Bill Sharper en tirant à demi de sa poche un énorme couteau à cran d’arrêt…

Je consultai l’horloge de la gare… Il était exactement six heures vingt-neuf, le train de Southampton partait dans une minute et quelques retardataires piquaient, dans la direction du quai d’embarquement un pas de gymnastique effréné.

— Au revoir, messieurs, m’écriai-je subitement.

Et plantant là mes deux ennemis, je pris ma course vers le train… Manzana et Sharper se lancèrent à ma poursuite, mais quand ils arrivèrent à l’entrée du quai, la grille se referma brusquement. Pendant qu’ils couraient à la porte de la salle des bagages, le train se mit en marche et j’aperçus de loin Manzana qui me montrait le poing.