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retiré des affaires

audiences… Que voulez-vous ?… on ne peut pas toujours avoir de la chance… Mais à propos, il paraît que vous êtes un héros ?

— Moi ?

— Oui, vous…

Et, comme j’avais l’air étonné :

— Quel homme modeste vous faites, monsieur Pipe, et moi qui vous croyais vaniteux en diable… Voyez comme on se trompe parfois… Ainsi, vous ne vous souvenez même plus de l’acte de courage qui vous a valu récemment une réduction de peine…

— Ah ! oui, l’incendie de Reading…

— Il paraît que vous avez été merveilleux…

— J’ai fait mon devoir, voilà tout.

— Vous avez fait plus que votre devoir, mon ami, car rien ne vous forçait à vous jeter au milieu des flammes pour sauver vos camarades… Je suis au courant, le directeur m’a tout raconté et je vous avoue que j’ai été émerveillé de votre audace… oui, là, sérieusement… et, tenez, je vais vous faire un aveu : maintenant que je vous connais mieux, je serais désolé d’avoir à vous arrêter de nouveau.

— Je pense que vous n’aurez pas cette peine, car je suis décidé à redevenir un honnête homme.

Allan Dickson me regarda en souriant, et me frappant sur l’épaule :

— C’est très bien cela, dit-il… et je suis heureux de vous voir adopter cette belle résolution… Que faites-vous, à présent ?… vous êtes marin, ce me semble ?… Très bien, cela… Rien de tel que les voyages pour vous changer les idées… Et vous partez bientôt ?

— Je devais partir, mais le bateau à bord duquel j’étais engagé a eu une avarie…

— De sorte que vous êtes encore à Londres pour quelque temps ?

— À moins que je ne trouve un autre bâtiment prêt à appareiller…