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retiré des affaires

Le constable, qui ne comprenait absolument rien à toute cette histoire, roulait des yeux effarés et répétait, en frappant du pied :

— Tout cela est louche… vous m’avez tous l’air de fieffés gredins… d’affreux voleurs et…

— S’il y a un voleur ici, s’exclama Bill Sharper, il est dans la peau de M. Edgar Pipe, le plaignant… Demandez-lui donc pourquoi il a été enfermé à la prison de Reading… Demandez-lui aussi ce qu’il a fait du diamant…

— Cet homme est fou, répliquai-je en haussant les épaules… Il me prend pour un autre… Moi, je ne puis dire qu’une chose, c’est que je m’appelle Jim Perkins, matelot à bord du Humbug, captain Wright… J’ajoute que ces gredins ont essayé de me dévaliser et je porte plainte contre eux… Je les accuse, en outre, de se livrer à un commerce que la loi poursuit avec rigueur…

— Le diamant !… Dites-nous ce que vous avez fait du diamant ! hurlait Manzana en me montrant le poing…

Le constable était littéralement ahuri… Il consulta un agent, puis le scribe à tête de vautour, et conclut :

— Cette affaire n’est pas de mon ressort, elle est trop embrouillée… Je crois d’ailleurs qu’il y a lieu de se livrer à une enquête pour établir l’identité du plaignant et celle des accusés… Signez-moi trois bulletins d’incarcération, Cuckold… et que l’on conduise ces gaillards-là au poste central de la Cité.

Je crus devoir protester.

— Pardon, fis-je, mon identité est facile à établir… Il n’y a qu’à envoyer un agent à bord du Humbug

— Taisez-vous, rugit le constable… Je n’ai pas de leçons à recevoir de vous… Allons, que l’on me débarrasse au plus vite de toute cette racaille…

Il n’y avait rien à dire. Il fallait se soumettre.

Pendant que je montais, en compagnie de Bill Sharper et de Manzana, dans l’omnibus de police où quatre agents