Page:Galopin - Mémoires d'un cambrioleur retiré des affaires, 1922.pdf/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.
289
retiré des affaires

vous prendrez une chambre dans notre ancien quartier… Dans un mois, ou plutôt non, un mois et demi, vous irez tous les jours à la poste restante de la place des Abbesses… vous y trouverez bientôt une lettre à votre adresse… Je vous apprendrai où je suis, vous me répondrez, et quand je le pourrai, ou je vous dirai de venir me rejoindre, ou c’est moi qui viendrai… De temps à autre, je vous enverrai quelque argent… Je compte cependant que vous redeviendrez une honnête femme… comme moi je tâcherai de redevenir un honnête homme… Il y a entre nous un fossé de boue… il faut laisser au soleil le temps de le dessécher peu à peu… Lorsque nous nous retrouverons, le passé sera oublié et nous vivrons heureux… Peut-être reviendrons-nous en Angleterre, car c’est notre pays à tous deux et si misérable, si criminel qu’on ait été, on n’oublie jamais son pays…

Édith leva vers moi ses grands yeux que l’espoir rendait plus brillants et balbutia ce simple mot :

— Merci !