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VII

où je deviens l’ami de Mme cora et de M. bobby

Quand j’arrivai à Londres, mon premier soin fut de courir chez un chemisier et chez un bottier, puis j’allai ensuite chez un petit tailleur de Commercial Road qui consentit, moyennant deux shillings, à donner un coup de fer à mes habits.

Cet homme aussi vit bien que je sortais de prison, mais il se garda de me questionner…

Il y avait chez lui une glace dans laquelle je pus me regarder à loisir et je remarquai que ce qui me rendait surtout affreux c’était ma tête rasée, sur laquelle oscillait un chapeau trop grand. J’eus l’idée d’acheter une perruque que je porterais jusqu’à ce que mes cheveux eussent repoussé. Je fus longtemps à la découvrir, cette perruque, mais enfin j’y parvins et celui qui me la vendit, un vieux recéleur de Johnson Street, me la fit payer très cher, car il me prit sans doute pour quelque malfaiteur qui voulait échapper à la police. Je coiffai aussitôt ce « postiche » d’occasion qui s’adaptait assez exactement à ma tête et pris congé du « broker » qui crut devoir me serrer la main et me décocher un petit coup d’œil malicieux.

Je me mis ensuite à la recherche d’un logement et cela me prit deux bonnes heures. Je ne pouvais, on le comprend, m’installer dans un bouge, et ma mauvaise mine m’empêchait d’arrêter mon choix sur un hôtel de second et même de troisième ordre. Fort heureusement, le hasard vint à mon secours, une fois encore.