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V

pauvre crafty !

Ma seule préoccupation, pour l’instant, était de me débarrasser de mes bottines ; nous aurions sûrement, avant peu, une visite de literie, et il était temps que je les fisse disparaître.

Je les déchirai donc à coups de dents, roulai les semelles, les aplatis en pesant dessus de tout mon poids, et en fis une sorte de boule que je lançai, à l’heure du travail, dans le trou du Tread-Mill.

Si l’on retrouvait quelque jour ce paquet informe, on supposerait qu’il avait été déchiqueté par les rats, très nombreux à Reading, à cause du voisinage de la Tamise.

Restait mon diamant.

Je le roulai dans le pan de devant de ma chemise, et l’attachai solidement au moyen de deux ou trois lisières arrachées à mes sandales. Bien malin serait celui qui viendrait le chercher là !…

D’ailleurs, ce n’était qu’une cachette provisoire, car j’avais l’intention de soulever une lame de parquet et de l’introduire dessous, mais cela demanderait de longues heures de travail.

J’étais à peu près tranquille pour le moment, cependant la fatigue ne tarda pas à me reprendre et j’eus de fréquents étourdissements. Une fois même, je dus m’évanouir, car je me retrouvai couché sur le plancher de ma cellule, la tête près de la porte. Par bonheur, aucun gardien ne m’avait aperçu.