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mémoires d’un cambrioleur

une autre et réussissais à faire perdre ma trace à ceux qui me poursuivaient.

Je suis sûr qu’il ne s’était pas écoulé deux minutes entre le moment où j’avais si brusquement lâché Allan Dickson et celui où je me retrouvai, seul, essoufflé, flageolant sur mes jambes devant un grand bâtiment au fronton duquel je pouvais lire, à la lueur d’un réverbère clignotant dans la nuit :

Robinson brothers and Co

Je n’étais pas encore sauvé. Mes ennemis étaient sans doute parvenus à retrouver ma piste, car j’entendis bientôt, au bout de la rue, un bruit de pas précipités. J’étais à ce moment en pleine lumière et si je me mettais à fuir, on m’apercevrait certainement.

Ma décision fut vite prise. Je longeai le mur du bâtiment contre lequel je m’adossais et apercevant une petite porte couronnée d’une imposte que l’on avait laissée ouverte, je me hissai jusqu’à cette baie, à la force du poignet, et me glissai dans l’intérieur de la maison.