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III

quelques traits de lumière sur le mystère

Oui, on avait volé le Régent !

Et j’en puis ici fournir la certitude avec quelques preuves à l’appui, puisque le voleur… c’était Moi !

Bien qu’assez réservé de ma nature, j’estime que le moment est peut-être venu de me présenter.

Je me nomme George-Edgar Pipe, sujet anglais, cambrioleur professionnel, et jouissant, en la matière, de quelque autorité. Certes, mon nom n’a point d’éclat ; il n’a figuré sur aucune manchette de journal, bien que mes « exploits » aient, durant cinq années, défrayé les chroniques des Deux-Mondes.

La raison de cette obscurité ?… elle est bien simple ; jamais je ne me suis laissé prendre.

Le cas me paraît assez exceptionnel pour que j’en fasse ici mention ; il explique, au surplus, comment, si mes actions sont devenues célèbres, mon nom est demeuré parfaitement ignoré.

Je ne taxerai pas à ce propos le Destin d’injustice, à l’exemple de certains auteurs de mémoires. Cette obscurité me plaît… Je suis modeste.

Toutefois, l’heure est venue de sortir de ma tour d’ivoire, d’abord parce que, retiré des affaires, j’ai désormais quelques loisirs et, ensuite, parce que la prescription m’est acquise et que ma liberté n’aura pas à souffrir des aveux que je pourrai faire.

Donc, on s’est beaucoup occupé de moi sans me nom-