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retiré des affaires

avis et je hochais affirmativement la tête, d’un petit air entendu.

— Où se trouvait le sac que l’on vous a dérobé ? continua Dickson.

— Ici, répondit Miss Mellis en désignant l’un des tiroirs de son petit bureau d’acajou.

— Quelqu’un savait-il que vous le placiez là d’ordinaire ?

— Mes locataires pouvaient le savoir…

Allan Dickson se tourna vers moi, mais je ne bronchai pas.

J’étais décidément mal à l’aise…

Il demanda tout à coup :

— Combien avez-vous de locataires ?

— Cinq, monsieur… la vieille dame que vous avez aperçue, un officier qui est en ce moment aux environs de Londres, un rentier paralysé qui ne sort jamais de chez lui… puis monsieur Pipe ici présent et… sa femme… miss Édith…

Allan Dickson demeura un instant pensif, puis braquant sur moi ses yeux gris qui avaient l’éclat de l’acier :

— Que pensez-vous de cela, monsieur Pipe ?

— Puisque vous voulez bien me demander mon avis, répondis-je, je crois, comme vous, que le malfaiteur devait être caché dans la maison… Il m’a d’ailleurs semblé, pendant que je dînais dans ma chambre, entendre quelqu’un descendre l’escalier…

— Ah ! voyez-vous… fit le détective… En tout cas, l’homme est encore ici…

— Si c’était… le rentier paralysé ? dis-je à l’oreille d’Allan Dickson… On a souvent vu des gens qui simulent des infirmités, afin de mieux dérouter la police…

— Peut-être, mais… pour l’instant, je ne vois rien à tenter… demain, au jour, j’aviserai et je crois, monsieur Pipe que vous pourrez m’être très utile… En attendant, voulez-vous m’accorder quelques minutes d’entretien… en particulier ?