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XXI

une expédition assez audacieuse

Le plus cuisant de mes soucis, celui qui me hantait à présent, c’était la question d’argent… J’avais eu la chance, quelques jours auparavant, de dévaliser une bonne dame victime d’un accident, mais il ne fallait plus compter sur semblable aubaine.

D’ailleurs, j’étais surveillé… Outre Manzana et ses deux acolytes, je serais certainement filé par l’élégant gentleman qui avait bien voulu si spontanément s’intéresser à moi.

Celui-là était sans doute un détective.

Si d’un côté, il me protégeait contre mes ennemis, de l’autre, il m’enlevait tous moyens d’existence, puisqu’il m’empêchait d’exercer le petit métier auquel je devais le plus clair de mes ressources.

Et pourtant, il me fallait de l’argent si je voulais passer en Hollande.

Édith qui me supposait pourvu d’oncles généreux ne se montrait pas trop inquiète, mais moi, au fur et à mesure que les heures filaient, je sentais grandir mon angoisse.

Je ne sais si quelqu’un de mes lecteurs s’est jamais trouvé dans une situation analogue à la mienne (ce que je ne crois pas), mais s’il en existe un, celui-là pourra comprendre ma détresse.

Il y a vraiment des heures dans la vie où l’on souhaiterait que la foudre vous tombât sur la tête et vous pul-