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retiré des affaires

— Non… pas le moins du monde, c’est la première fois que je le vois.

— Il est très bien, n’est-ce pas ?

— Oui, en effet.

— Et vous croyez qu’il va réellement s’occuper de nous ?…

— Je ne sais.

— Oh ! Edgar, quelle épouvantable scène ! Si elle devait se renouveler, je crois que j’en mourrais…

— Tranquillisez-vous… nous ne reverrons pas ces gens-là… Ils n’ont plus rien à faire chez nous.

— Avouez quand même que cette affaire est bien étrange.

— Je vous l’expliquerai en détail, Édith, et vous verrez qu’elle est des plus simples, au contraire.

Nous étions arrivés devant notre maison. Je m’effaçai pour laisser Édith pénétrer dans le vestibule. Elle était toute tremblante.

— Si nous allions, dit-elle, trouver encore dans notre chambre un de ces vilains hommes ?

— Ne craignez rien, répondis-je… d’ailleurs, je passe devant vous.

Au premier étage, une femme courroucée sortit d’un petit salon. C’était miss Mellis, notre logeuse.

— Vous comprenez, me dit-elle, c’est la première fois qu’un tel scandale se produit dans la maison… et comme je ne veux point qu’il se renouvelle, je vous serai obligée de partir le plus vite possible…

— C’est ce que nous allions faire, ce n’est pas notre faute s’il est venu ici des cambrioleurs… vous devriez vous estimer heureuse qu’ils aient choisi notre logement plutôt que le vôtre… Si votre maison était mieux gardée, pareille chose ne se serait pas produite…

La logeuse, sans répondre, rentra dans la pièce qui lui servait à la fois de salon et de bureau.

Dès que nous fûmes rentrés dans notre chambre, Édith, en voyant le désordre qui y régnait, se mit à pleurer à