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XX

les amis de manzana

Ce fut Bill Sharper lui-même qui se chargea de me fouiller et je dois reconnaître qu’il le fit avec une habileté qui dénotait une longue pratique. Il s’appropria, sans même s’excuser, mon portefeuille, mon canif et mes clefs… puis, après avoir exploré une à une toutes mes poches, avoir soigneusement tâté la doublure de mon veston et celle de mon gilet, il promena ses énormes mains sur ma poitrine…

— Oh ! oh ! s’écria-t-il… je sens quelque chose là…

— C’est le diamant ! s’écria Manzana… Je vous disais bien qu’il l’avait encore sur lui…

Bill Sharper souleva délicatement la petite patte de ma chemise de flanelle et s’empara du sachet qui avait autrefois contenu le Régent, mais qui ne renfermait plus maintenant que la pierre de lune-fétiche dont j’avais donné un morceau à Édith.

Bill Sharper, d’une main fiévreuse, ouvrit immédiatement le petit sac, en tira la pierre et la présentant à Manzana :

— Est-ce là votre diamant ? demanda-t-il avec une affreuse grimace.

— Non !… Non !… répondit Manzana qui avait pâli subitement… Non… vous voyez bien que c’est un caillou.

— Alors ?

Il y eut un silence.

Mes deux ennemis — Manzana surtout — ne comprenaient rien à cette substitution…