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retiré des affaires

se disputer comme des portefaix… M. Manzana, ici présent, a porté contre M. Edgar Pipe une accusation grave… il faut que nous sachions si M. Manzana a raison… oui ou non. Interprète, traduisez mes paroles au plaignant.

Lorsque cet ordre eut été exécuté, Manzana commença de parler et, au fur et à mesure que les mots sortaient de ses lèvres, l’homme à figure patibulaire traduisait d’une voix enrouée.

Manzana prétendit que nous étions associés pour la vente d’un diamant, que ce diamant lui appartenait comme à moi, mais que je m’étais enfui subitement afin de garder pour moi seul l’objet qui était notre « commune propriété ».

J’arguai, pour ma défense, que l’on m’avait dérobé le diamant. Manzana soutint ou que je l’avais vendu à vil prix ou que je l’avais encore sur moi.

— Je vois, dit Bill Sharper, que ces messieurs ne pourront jamais s’entendre… Ce qu’il y a de certain (d’ailleurs personne ne le conteste) c’est qu’il y avait un diamant… Il semble peu probable que M. Edgar Pipe se le soit laissé prendre… Quand on porte sur soi un diamant de plusieurs millions on le cache soigneusement… Pour ma part, je ne crois pas un traître mot de ce que M. Pipe nous a raconté… De deux choses l’une : ou il a bazardé l’objet, ou il l’a encore sur lui… S’il l’a bazardé, il doit nous montrer l’argent… s’il l’a conservé, il doit nous présenter le gage.

Manzana s’écria :

— Il portait toujours le diamant dans la poche de côté de sa chemise… fouillez-le.

— C’est une excellente idée, en effet, approuva Bill Sharper.