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mémoires d’un cambrioleur

— Vous vous illusionnez.

— C’est possible… nous verrons… En attendant, il serait peut-être bon que nous consultions M. Manzana… Il est justement en bas… Je vais le prier de monter…

Édith en entendant ces mots se mit à pousser des cris terribles :

— Non ! non !… hurlait-elle, je ne veux pas voir cet homme, il me fait peur !… Je ne veux pas qu’il monte… Je suis ici chez moi !… Miss Mellis !… Miss Mellis ! allez chercher la police !…

— Vous… si vous appelez… dit Bill Sharper…

Et il fit avec ses énormes mains le geste d’étrangler quelqu’un.

Édith, plus morte que vive, s’était blottie contre moi.

— Rassurez-vous, lui dis-je, pendant que Bill Sharper descendait l’escalier… il ne vous arrivera rien… Je suis victime d’une bande de gredins qui, me sachant riche, ont inventé une affreuse histoire pour me perdre… Ne vous étonnez de rien… avant peu tous ces gens-là seront arrêtés et nous en apprendrons de belles sur leur compte… Faites-moi confiance, Édith… vous savez que je vous aime et que mon seul désir est de vous rendre heureuse.

Ma maîtresse me serra la main avec force et cette étreinte me redonna du courage.

Déjà Bill Sharper revenait, accompagné de Manzana et d’un autre individu à figure patibulaire, qu’il me présenta comme un interprète.

— Ah ! traître ! ah ! bandit ! s’écria Manzana dès qu’il m’aperçut… vous menez vie joyeuse… vous vous payez des femmes…

D’un geste, Bill Sharper l’invita à se taire, mais comme Manzana qui était fou de rage continuait de m’insulter, il lui imposa silence en lui envoyant un coup de coude dans les côtes.

Mon associé se calma.

— Messieurs, dit Bill Sharper, après avoir refermé la porte à double tour, il ne s’agit pas en ce moment de