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retiré des affaires

— Il était ouvert, pourtant, haleta Logarec…

— Quoi ? fit le chef ?… ce sarcophage ?

— Oui, chef, il s’est ouvert devant nous.

Le supérieur incrédule fit pivoter le couvercle…

— Vous voyez, il n’y a rien, dit-il.

— C’est que la momie s’en est allée, alors.

— La momie ?… quelle momie ? vous savez bien que ce sarcophage-là est toujours vide…

— Pourtant… la forme que nous avons vue…

— Moi aussi, j’ai vu quelque chose, intervint le gardien de la salle des Bijoux Anciens.

— Eh ! parbleu oui, fit le chef, vous avez vu passer ces deux poltrons-là…

— Oui, mais derrière eux…

— Derrière eux ?… vous avez aperçu leur ombre au clair de lune… C’est stupide… toute cette histoire ne tient pas debout… que chacun retourne à son poste et que cela soit fini.

Les gardiens se dispersèrent ; on rouvrit les portes et les veilleurs allèrent reprendre leur faction.

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Le gardien-chef venait de s’engager dans l’escalier qui conduit à son logement, situé sous les combles, lorsqu’un cri le cloua au sol.

Au même instant, il vit une masse débouler à ses pieds, trébucher et se retenir au mur. Un bicorne roula sur les marches de l’escalier.

Le chef reconnut le gardien des Diamants de la Couronne.

— Parlez, qu’y a-t-il, mais parlez donc, animal !

Le pauvre garçon ne parvenait qu’à proférer un son rauque qui sortait de sa gorge, continûment :

— Ô…ô…ô… oh !

Et son doigt tendu montrait la galerie d’Apollon…

Interloqué, le gardien-chef vint à ce malheureux qui tremblait et le secoua rudement par les épaules.