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mémoires d’un cambrioleur

— On me l’a souvent dit.

— Vous m’avez l’air aussi d’un garçon décidé…

— Ça dépend comme vous l’entendez.

— Je veux dire que vous savez, quand il le faut, prendre une résolution énergique.

— Pour ça… oui !

— Voulez-vous gagner cent livres ?…

— Qui ne voudrait pas gagner cent livres ?

— Oh ! minute !… il faut d’abord savoir si vous acceptez ce que je vais vous proposer…

— Proposez toujours… allez ! Il y a de fortes chances pour que j’accepte… De quoi s’agit-il ?

J’eus l’air de réfléchir, puis je laissai, d’un ton grave, tomber ces mots :

— Je ne puis rien vous dire pour le moment… Voulez-vous que nous nous retrouvions demain matin ?

— Si vous voulez… Où cela ?

— Chez moi.

— Arundell street ?

— Oui.

— À quelle heure ?

— Vers onze heures du matin…

— Entendu… J’y serai.

Nous nous serrâmes la main et nous nous quittâmes devant le Guild Hall.

Lorsque Bill Sharper eut disparu au coin de King street, je me dirigeai rapidement vers la gare de Charing Cross.

Une fois là, au lieu de prendre un seul billet pour Douvres, j’en pris deux… puis je regagnai mon domicile — ou plutôt celui d’Édith.

Ma maîtresse n’était pas encore levée.

— Eh ! quoi, dit-elle en m’apercevant, vous voilà déjà ?

— Est-ce un reproche ?

— Non… mon cher, mais je ne vous attendais pas avant midi…