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mémoires d’un cambrioleur

Il fit quelques pas et, s’arrêtant devant la porte d’Apollon, il dit à Bartissol :

— Allez me chercher Caraton.

Celui-ci arriva bientôt. C’était le préposé à la garde des Diamants de la Couronne.

— Vous savez bien quelque chose ? lui demanda le chef.

— Je sais qu’il y a alerte, mais j’ignore de quoi il s’agit.

— Alors vous n’avez rien vu ?

— Rien, chef.

— Mais enfin, s’écria le gradé, cet homme n’a pourtant pas pu s’envoler ?…

— C’est que ce n’était pas un homme, murmura Logarec… du moins, un homme vivant…

— Qu’est-ce que vous me chantez là ? espèce de serin.

— Demandez à Bartissol, chef.

— C’est sorti d’un sarcophage, affirma le Méridional.

— Ah ! pour le coup, c’est trop fort…

— Oui… le sarcophage s’est ouvert, ça… je l’ai vu… je ne rêvais pas…

Le chef haussa les épaules, puis il dit brusquement :

— C’est bien… allons voir… suivez-moi tous et attention, hein ? que l’on referme les portes, après que nous serons passés.

Logarec, Bartissol, leur camarade de la salle des Bijoux Anciens, les deux gardiens du grand escalier et celui de la galerie d’Apollon, emboîtèrent le pas à leur supérieur.

On arriva dans la salle où avait eu lieu la scène fantastique, cause de tout ce branle-bas.

Les deux gardiens, témoins de l’étrange aventure, poussèrent une exclamation en désignant le sarcophage placé à gauche de la porte vitrée… Le couvercle s’était refermé et la figure noire du Ramsès fixait sur la petite troupe son immuable sourire énigmatique.